Là c’est le monde
Là, c’est la terre
Là, c’est l’Europe
Et là, là, c’est chez moi
Aujourd’hui, 21e jour
Tout s’étire et s’allonge. J’écris sans voir. J’écris pour voir. Le jour est doux.
Paix sur la terre. Je vis. J’aime vivre.
Là, c’est le monde
Là, c’est la terre
Là, c’est l’Afrique
Et puis, là, là, c’est chez toi
Aujourd’hui, 33e jour
Tu plantes, tu vis, tu fais vivre
Des arbres et encore des arbres
Tu vas. La forêt s’ordonne, s’assagit, s’apprivoise
Tu vas
Et je crois voir la trace de tes pas
Là, c’est le monde
Là, c’est la terre
Là, c’est l’Europe
Et là, là, tu vois, c’est chez moi
Aujourd’hui, 40e jour
Deux pigeons s’ébrouent dans l’arbre
Plumes et feuilles, ailes et branches, un battement ébouriffé
Le temps va, j’aspire
Je respire le temps comme un noyau serré
Et l’heure prête à s’envoler
Là, c’est le monde
Là, c’est la terre
Là, c’est l’Afrique
Et puis, là, là, c’est chez toi
Aujourd’hui, 55e jour
Le soir tombe comme un couperet, vol des lucioles
La chaleur descend. L’effervescence du jour également
Une voix s’élève. Commence à conter. Le rêve. La nuit. Des mots qui portent et qui bercent. De longues histoires qu’on reprendra le lendemain.
Là, c’est le monde
Là, c’est la terre
Là, c’est l’Europe
Là, c’est l’Afrique
Et ici, ici, c’est chez nous
Quand reviens-tu ?
Colette Cambier
Wez, mai 2000