Le pas cadencé
La nonchalance au creux des reins
La houle du dromadaire crée le rythme où s’enfoncer
Une vacance à transporter

La caravane passe, ça oublie de penser
Tout est corps
Tout est feu, le roux, la flamme des sens, la dune qui se courge
Et comme un point
Un repère
L’idée d’un palmier – le vertical qui s’oublie.

Tout est animal
Se laisse emmener
Traverser sans savoir, sans vouloir

N’être plus qu’une mélopée silencieuse
Une méditation lente une essence

Un parfum de mandarine me reste sur les doigts, ça pourrait être du jasmin —
N’être plus rien
Tout est animal ou végétal
Au midi de l’expérience

Il n’y a plus de temps mais des jours et des jours qui s’allongent
L’éternité est en avance
Attendez-moi

De derrière la nonante neuvième dune
Surgit un enfant
Un mirage ? Une apparition ? Un petit prince ?

C’est un jeune marchand de coca cola.

Colette Cambier
Wez, mai 2000