Mineur-pensionné-invalide. A 38 ans, les poumons comme des éponges pourpres, vénéneuses. Des fleurs aquatiques qui avaient fait leur plein de silice. Cruauté et délices. La toux, la fameuse toux du père, un calice qui se vidait par à coups, qui distillait son silence. L’air chiche et mesuré. Pas un destin. Une absence. Si encore il y avait eu la belle fin, une fin avouable, comme celle du grand-père qui dormait dans les grands fonds du Bois du Cazier. Il lisait dans les yeux de la mère. Mon père, ce zéro aux poumons bouffés.

La Mère du Nord, nouvelle, Collectif, In Parfums, Ed. Luce Wilquin, 2003
Nouvelle sélectionnée par le concours de nouvelles

de la Communauté française