Proposant le récit de vie en atelier d’écriture, Colette Cambier conçoit l’écriture comme un geste puisant sa force symbolique dans l’environnement culturel et dans l’histoire de l’écrivant. En atelier, elle favorise donc l’émergence d’un événement – ici d’ordre scriptural – plutôt qu’elle ne vise l’obtention d’un produit plus ou moins conforme. Le dispositif passe donc par l’instauration d’un cadre en lien avec une éthique du désir, le travail de la langue à partir du signifiant, la production de premiers jets comme autant de récits non prémédités et la réécriture qui fait d’un récit une histoire de vie. Le travail de la mémoire et la conception du récit de vie comme construction d’une fiction porteuse de sens l’amènent à considérer la vérité – en tant qu’observance des faits – comme une notion relative. L’important est de reconnaître que, dans ce travail de la narration, un sujet cherche à se construire.
Récit de Vie. Des pratiques qui se racontent,
Collectif (le Réseau des Praticiens en Récit du Vie de Belgique francophone)
sous la coordination d’A.-M. Trekker, Fr. Loicq et Colette Cambier,
Ed. Traces de vie, 2009